Pascal 2
Par Pascal DELHOUME  Team  FUTURELAB

Comment ne pas s’en souvenir ! 21 juin, premier jour de l’été, l’esprit commence à s’évader aux plaisirs de cette belle saison, mais le corps, imperturbable machine, réclame sa dose d’efforts.
Celà tombe bien ! ce soir c’est les cuisses au programme.
Après l’échauffement, je commence déjà à subir la séance du fait de mon état grippal avancé.
Peu importe, je continue le programme.
J’ai vraiment l’impression que les poids comptent double ce soir, surtout au squat.
3ème série, 150 kg et là… le drame !

J’entends le bruit d’un craquement de branche d’arbre et simultanément mon corps se dérobe sous la barre.
J’essaie alors de garder mon sang froid mais je prends vite conscience de la gravité de la situation.
Ma jambe gauche a littéralement disparu sous ma cuisse et une béance est apparue au niveau de mon quadriceps.

Arrivé aux urgences, le diagnostic tombe : rupture du tendon quadricipital.
A l’issue de l’opération, me voilà appareillé du pack complet : plâtre, chaise roulante, déambulateur et ce durant 8 semaines.

De voir ce corps blessé, meurtri, diminué, fût pour moi un grand choc psychologique.
Des années d’efforts, de sacrifices, afin de se construire un corps solide comme le roc pour le voir en un jour s’écrouler comme un vulgaire château de cartes.
Imaginez mon désarroi face à ce bilan.

Cependant, le bodybuilding par sa pratique, ses régimes, m’a forgé un caractère combatif et celà m’a permis de passer cette phase d’acceptation.
Il me fallait maintenant comprendre, savoir pourquoi, cet accident était-il inéluctable ?
Quelles en étaient les causes ?

Dans l’espoir de retrouver mon niveau, il était impératif que je trouve des réponses à toutes ces questions pour ainsi me protéger, car j’avais la certitude que plus rien ne serait comme avant au niveau de l’entraînement.

En accord avec les professionnels de la santé, trois domaines sont directement liés à cette rupture :
l’âge, le passif sportif et les régimes.

- l’âge : pas une fatalité mais physiologiquement nos tendons durcissent, se calcifient, ce qui les rendent beaucoup moins élastiques qu’auparavant.

- le passif sportif : 25 ans d’entraînement, de contraintes mécaniques sur des muscles hypertrophiés, résistants à contrario des tendons et ligaments.

- les régimes : descendre son taux de graisse corporel et sa rétention d’eau extra cellulaire au plus bas, peuvent avoir des répercussions négatives sur la qualité et la longévité des tissus.

Finalement, mon erreur est d’avoir péché par orgueil, il aurait fallu appliquer le principe des vases communicants, c'est-à-dire, si un paramètre augmente (l’âge), adapter voir diminuer les autres (moins de séries en force, plus de séries longues)
Après ce bilan nécessaire, l’heure est venue de reprendre mon destin en main et de redonner une activité aux 80% de muscles encore « valides ».
C’est donc en association avec mes séances de kiné que je reprenais le chemin de la salle de sport qui était complètement adaptée à l’accès d’un fauteuil roulant.

Les machines hightech me permettaient facilement de travailler en toute sécurité et efficacité.
Au fur et à mesure des jours, ma motivation me galvanisait et les progrès se sont rapidement fait ressentir tel un jeune culturiste débutant.

Dans ces moments là, il est important de tempérer ses ardeurs afin de ne pas brûler les étapes de rééducation, d’être patient et surtout de se souvenir de ce dicton cher au bodybuilding, qui prend vraiment tout son sens durant ces épreuves :
NO PAIN NO GAIN


Il aura fallu 12 mois à Pascal pour retrouver ses performances, ses sensations et son niveau.
Il a, depuis, incorporé systématiquement des séances de RPM et d’étirements.

Texte réalisé en 2013


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